La vieille dame et son époux, accrochés à la vie

La vieille dame marchait à pas comptés, accrochée à son époux, tout deux ployaient sous les années de la vie. Je les connaissais bien, ils étaient charmants et d'une courtoisie à toute épreuve. Leur dignité m'émouvait tellement. Souvent je me suis proposée pour faire leurs courses mais jamais ils n'avaient accepté. Je ne comprenais pas pourquoi car le marché était si loin et leur progression si difficile.
Un jour, je les vis revenir très chargés. Je me précipitai pour les aider, comme d'habitude ils se confondirent en remerciements et nous fîmes un bout de chemin ensemble. Dans le cabas aux fils usés, un tas de fruits et légumes étaient enfouis pêle-mêle. Je pensai que les marchands profitaient de leur mauvaise vue pour leur vendre des fruits flétris et cela me rendait triste.
"Bérénice ! L’heure du marché est dépassée !!! - File vite et prends la liste sur le réfrigérateur !" cria Papa.
Ah lala je voudrais bien être un homme comme ça je pourrais dire fais- ci fais - ça.
Au marché le réemballage des étalages était bien avancé, je hâtai le pas.
En revenant du marché, deux personnes semblaient faire une sorte de ballet entre les caisses vides laissées par les vendeurs. Ma myopie me gênait pour bien distinguer mais en approchant je reconnus le couple de vieilles personnes en train de farfouiller dans les restes abandonnés...Je compris beaucoup de choses ce jour-là sur la pauvreté.
Depuis j'ai réussi avec un peu d'obstination à intégrer leurs courses aux miennes et ce qui est "étrange" c'est que ça leur coûte juste ce qu'ils peuvent payer... hein c'est à dire presque rien...Papa peut bien faire un effort..haha ! en plus pour lui c’est anonyme donc d’une grande noblesse….

joursheureux

Elle est mignone ta petite histoire